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Carte d'identité

- Forme de l'État : République parlementaire

- Langues officielles : Islandais

- Capitale : Reykjavik

- Superficie totale : 103 125 km2

- Gentilé :islandais, islandaise

- Population totale (janv 2014) 329 040 hab.

- Monnaie : Couronne islandaise (ISK​)

Le pays

ISLANDE

La ville d'accueil

L'école d'accueil

Observations pédagogiques

Un pays très singulier

 

Ce n'est que durant le moyen âge que l'île a commencé à être habitée, par des peuples nordiques essentiellement. Elle est devenue ensuite une colonie de Norvège puis du Danemark. On sent très fortement encore la culture des pays nordiques chez les islandais.

Située sur la dorsale médio-atlantique séparant les plaques tectoniques eurasienne et nord-atlantique , l'Islande est un point chaud de l'activité volcanique. Le pays possède une grande quantité d'énergie géothermique et de nombreuses réserves naturelles...volcans, glaciers, champs de lave, plages de sable noir, sources chaudes, sols craquelés, soulevés, fumant  composent des paysages sauvages bouleversants:  Il n'y a pas 10 km sans que l'on s'émerveille... et nous n'avons vu que la région de Reykjavik.

 

REYKJAVIK

Reykjavik, (littéralement baie des fumées), est la capitale de l'Islande. Elle se situe dans le sud ouest du pays et s'étale entre deux fjords, dans une zone comptant de nombreuses sources chaudes, le long d'une baie. C'est la ville la plus peuplée du pays, avec environ 120 000 habitants, avec l'agglomération, elle regroupe pratiquement les deux tiers de la population de l'île, soit environ 200 000 habitants.

Reykjavik est une ville dispersée. la plus grande partie du secteur urbain se présente dans la forme de faubourgs de basse densité et les habitations sont généralement individuelles. Les quartiers résidentiels sont eux aussi espacés, séparés par les principales artères de la ville.

 C'est là que sont concentrées les activités politiques, industrielles, commerciales, et culturelles du pays;

L'ETABLISSEMENT

 

L'école accueille 465 élèves de 6 à 10 ans (10 grades) avec un système de professeurs spécialisés par matière dès le 7ème grade (comme au collège en France). Les élèves viennent de tous les milieux sociaux.

L'école a une devise : Joie, Respect et Coopération.

Les grandes lignes pédagogiques et éducatives ont été élaborées avec tout le personnel et lors des réunions, elles sont repensées et ajustées. Les dirigeants vont fréquemment visiter d'autres écoles dans le monde entier pour tirer le meilleur de chacune et l'appliquer à Saemundarskoli. Toute l'équipe pédagogique et encadrante est amenée à faire des voyages d'étude et d'observation dans des écoles visitées au préalable par la principale et choisies lors de réunions (par exemple, les 40 enseignants sont allés à New York il y a deux ans et vont à Toronto l'an prochain). Ces voyages sont financés par un fond auquel le personnel cotise. Les enseignants bénéficient en cours d'année de plusieurs jours de préparation de projets pédagogiques pendant lesquels l'école est fermée. Ces jours sont alors regroupés pour permettre au personnel de faire ces voyages.

 

 

 

PROJET EDUCATIF SPECIFIQUE DE L'ETABLISSEMENT : vous trouverez ICI le diaporama de présentation de l'école

 

  • Tous les élèves bénéficient de cours d'arts et de technologie avec des professeurs spécialisés : arts plastiques, cuisine, travail du bois, travail du textile (tricot, couture, repassage...), gestion ménagère, informatique. A partir du 7ème grade, les élèves peuvent choisir lesquelles de ces disciplines ils veulent approfondir.

  • "Outdoor éducation" (se pratique dans la plupart des écoles) : du 1er au 4ème grade, 1 h 20 par semaine, les élèves vont travailler aux environs de l'école. Ces séances peuvent se dérouler dans la cour de l'école qui est vaste et équipée de nombreux jeux, mais les classes se rendent surtout près du lac et dans le petit bois attenant à l'école. L'objectif est de renforcer les compétences et connaissances vues en classe par des jeux en utilisant des matériaux de la nature ou trouvés à l'extérieur, mais aussi de faire des activités de "survie" : faire du feu, construire une cabane …. Ces activités se font toute l'année, pendant la période ou le soleil ne se lève pas (lampe frontale), dans le froid (tenue type combinaison de ski). La principale se plait à rappeler qu'il n'y a pas de mauvais temps, mais juste des vêtements non adaptés.

  • "Formative assessment" : évaluation formative. Il n'y a pas qu'un chemin pour arriver à un but, il faut proposer des parcours différenciés visant un même objectif. Toute évaluation vise à la formation, non à la sanction.

  •  PBS (positive behaviour support) ou SCP en français (Soutien au Comportement Positif) : l'attention est portée sur le positif, non sur le négatif. Il y a un système de bons points pour l'équipe classe. Ils sont donnés aux élèves en fonction de leur comportement (attitude, coopération, ...) par tout le personnel de l'école, en faisant attention à ce que chaque enfant puisse apporter un point à la classe (chaque fois qu'un élève ramène un point à l'enseignante, celle-ci le note sur un cahier pour n'oublier personne). Des thèmes peuvent être définis pour une semaine : par exemple, rester sage et bien rangé en faisant la queue, bien se comporter sur le temps de cantine, savoir ranger... Il y a alors un cours pour montrer aux élèves ce que l'on attend exactement d'eux.

  • Travail sur des thèmes qui sont approfondis pendant 6 à 8 semaines, principalement en découverte du monde, de manière pluridisciplinaire  (ex : l'univers, l'histoire de l'Islande et de Reykjavik...). Les traces écrites sont présentées sous forme de petits livrets ou de bricolages. Tous les travaux des différents thèmes sont réunis dans un grand document relié que l'élève garde 3 ans.

 

L'ORGANISATION DE LA JOURNEE

 

Grades 1 à 3 :

  • 8 h 20 – 9h 20  cours

  • 9 h 20-9 h 35 goûter

  • 9 h 35 - 10 h 00 récréation 

  • 10 h à 11 h 20 cours

  • 11 h 20 – 11 h 40 repas

  • 11 h 40 - 12 h 10 récréation

  • 12 h 10 - 13 h 40 cours

 

LE PERSONNEL

 

  • 70 employés en tout

  • 3 dirigeants, 1 secrétaire de direction, 1 secrétaire d'accueil

  • 1 conseiller d'orientation

  • 1 psychologue scolaire qui passe une grande partie de la semaine à l'école

  • 3 éducateurs spécialisés (autisme, problèmes comportementaux)

  • 1 infirmière tous les matins

  • 40 enseignants dont 5 enseignants d'arts et technologies qui interviennent aussi en du 1er au 6ème grade.

  • Des assistants répartis dans les classes en fonction des besoins (au moins un assistant par classe du grade 1 à 6).. Les assistants sont par exemple des étudiants qui étudient par correspondance, des jeunes qui veulent faire une pause dans leur scolarité... Ils ne sont pas diplômés pour ce travail et restent souvent de 1 à 3 années à ce poste.

Vous trouverez en lien ICI notre grille d'observation détaillée sur les pratiques de classe auxquelles nous avons assisté.

Nous n'indiquerons ci-dessous que les éléments en rapport avec nos objectifs ainsi que ce qui nous a marquées et qui nous servira de base de réflexion pour un réinvestissement dans nos classes.

La vie en classe, les relations avec l'enseignant

 

- Les élèves ne sont pas pressés, ils travaillent à leur rythme et ont accès à des jeux s'ils ont fini avant les autres. Ils peuvent se déplacer.

- L'espace-classe est très grand, le mobilier est amovible, le matériel est rangé et étiqueté.

 

- L'enseignante explique, modélise, puis sert de référente et/ou va voir chacun.

- Comme il y a plusieurs enseignantes dans la même classe, lorsque l'une d'entre elle explique un travail au groupe classe, les autres s'occupent de faire respecter le silence et l'écoute si besoin.

- Les relations sont respectueuses.

 

L'autonomisation et l'estime de soi

Remarque : les islandais sont confiants dans leurs enfants : il n'y a pas de limite à la cour de récréation alors qu'elle est bordée par un lac et une petite forêt, un parking et une route... Il y a des surveillants dans la cour mais il n'ont pas vue sur tous les accès, tous les murets, tous les jeux...
Dans la rue, nous avons souvent croisé des enfants de 5 ou 6 ans qui se promenaient seuls ou avec leur petit frère, à pieds ou à vélo. Notre amie Tinna nous racontait que les touristes prenaient en photo l'alignement de poussettes "garées" devant les bars, les bébés y dormant tranquillement... (les mamans ont quand même vue sur la poussette).

- Les élèves qui arrivent tôt à l'école peuvent rester dans l'espace cantine-bibliothèque (un porridge salé y est proposé), ou aller en classe même si les enseignants ne sont pas là.

- Le personnel et donc les enseignants soulignent les comportements et le travail positifs, et non les points négatifs. Pour cela, les objectifs sont toujours simples, clairement expliqués et atteignables par chacun.

Deux exemples :

Les « pogs »: système de jetons pouvant être distribués par tout le personnel de l'école (enseignants, assistants, personnel de cantine...) à un élève pour souligner un bon comportement. Les élèves rapportent leurs pogs à l'enseignant qui note discrètement son nom pour que chacun ait l'occasion d'en recevoir. Les Pogs sont mis au fur et à mesure dans un bocal pour toute la classe et de temps en temps, les Pogs sont enlevés, comptés et un élève colorie une feuille de points. Au bout de 300 points, la classe a un privilège choisi collectivement (regarder un film, venir en pyjama, faire un concours de gâteaux...)

L'évaluation

L'estime de soi passe par l'évaluation qui  n'est pas une sanction mais une reconnaissance du travail fait.

- Dans les plus petites classes, les élèves ne sont pas pénalisés par les réponses erronées, ils n'ont pas de peur de mal faire. La validation, c'est l'exercice fait. Les  corrections en langue écrite commencent en CE2, pour ne pas « tuer l'envie d'écrire ».

Pas de pression au niveau du temps accordé, les exercices sont simples, mettent les élèves en réussite.

Les enseignantes utilisent un code couleur : rose = bon travail, vert = tu peux faire mieux. Elles s'obligent à faire apparaître des deux couleurs sur tous les documents corrigés pour montrer à l'élève qu'il sait des choses.

Les évaluations sont faites sur quelques objectifs précis et définis au préalable. Par exemple, en CM1, en expression écrite, l'élève est prévenu qu'il sera noté sur la marge faite au bon endroit, le titre bien écrit et souligné, les majuscules, les lettres bien formées, un texte d'au moins 6 lignes, une illustration soignée.

Liaison avec les parents / devoirs :

Il y a 2 rencontres prévues avec les parents au cours de l'année, mais d'autres rendez-vous peuvent être pris.

Un cahier de liaison circule quotidiennement entre l'école et la famille.

Le matin, les parents peuvent accompagner leur enfant dans la classe.

Les élèves ont un livret de liaison parents-prof en lecture : ils ont une lecture à faire à la maison, plusieurs fois, avec un tiers (parent, grand-parent, frère...) qui atteste en signant que la lecture a bien été faite. Des commentaires peuvent être écrits par cet adulte (difficultés rencontrées). L'enseignante indique aussi dans ce livret quand elle a fait lire l'élève. Lorsque le nombre de lecture indiqué est atteint, l'enseignante met une étoile.

Sur la page suivante du livret, les parents choisissent 6 mots à faire écrire à l'enfant (dictée), et au besoin les font réécrire. Si ces 6 mots sont écrits (fautes ou non), l'enfant a une étoile.

Des devoirs écrits sont donnés à faire à la maison, une pochette contenant le travail est remise à l'élève le mardi, il doit la ramener le lundi suivant. Ce travail est léger, l'élève peut gérer son temps pour le réaliser. Les leçons à apprendre sont beaucoup moins conséquentes et fréquentes qu'en France

SAEMUNDARSKOLI (https://www.facebook.com/saemundarskoli/)

L'école Saemundarskoli a été construite il y a environ 10 ans, à quelques kilomètres de Reykjavik, dans un quartier récent.

En Islande, ce sont les communes qui financent tout ce qui concerne l'éducation (batiments, matériel, rémunération de tout le personnel  : enseignants, personnel de cantine, de ménage...).

L'école de Saemundarskoli est publique, gratuite (les activités périscolaires sont payantes). Elle a été dessinée en collaboration avec l'équipe pédagogique dans un esprit innovant, avec de très grands espaces intérieurs et une cour sans limites (les élèves peuvent même aller assez près de l'étang et au milieu de quelques arbres), beaucoup de jeux sont à disposition : tyrolienne, trampolines et autres structures.

L'école est équipée d'une salle de sport, d'une cuisine équipée pour accueillir un groupe d'élèves, d'un atelier de bricolage de type collège (ou mieux ?), d'un atelier de couture avec machine à coudre, fer à repasser..., d'une salle d'art plastique, d'une salle d'infographie (voir photos + loin)

 

Lutte contre l'échec scolaire et gestion de l'hétérogénéité (voir plus de détails dans la grille d'observation ICI)

Intégration

En Islande, il n'y a pas d'école spécialisée, les écoles sont donc tenues d'accueillir tous les profils d'élèves (autisme ,troubles du comportement, trisomie,  surdité, handicaps moteur...)

Seules deux écoles spécialisées accueillent à Reykjavik les adolescents délinquants et les élèves avec un retard mental très important. Ces élèves sont alors accueillis dans des écoles pour des périodes de trois mois environ avant de réintégrer leur centre d'accueil.

La mairie recrute des assistants ou des enseignants spécialisés pour ces élèves.

 Exemple, dans la classe de 2è grade, 45 élèves dont:

2 autistes avec chacun une assistante à plein temps (classe et récréation), 5 élèves avec des troubles du comportement avec 1 éducatrice spécialisée qui les prend quotidiennement dans une salle attenante à la salle de classe lors du travail par groupe, une autre enseignante prend également en lecture les 4 primo arrivants dans une autre salle attenante + les trois enseignantes et une  assistante., donc 8 adultes en tout.

 

 

 

 

 

 

 

 

Objectifs / méthodes / outils

- Les objectifs sont toujours clairement affichés et/ou expliqués, chaque élève sait ce qu'on attend de lui sur une séance, une séquence, une année. Cela nous parait important pour fixer la motivation et la concentration .

- Le travail donné est souvent simple et permet la réussite du plus grand nombre. Il est modélisé par l'enseignant.

- Pour les plus jeunes, on valide le fait d'avoir fait l'exercice plus que la réussite de l'exercice, ce qui encourage les élèves en difficulté à continuer d'essayer, sans peur, sans dégoût. L'exigence de réussite vient au fur et à mesure des années.

- Les élèves travaillent souvent par paires, s'autoévaluent, se complimentent. L'enseignante n'évalue pas tout ce qui est fait en classe.

- L'enseignante a le temps d'évaluer chacun pour reprendre ce qui n'est pas compris.

- Les apprentissages des élèves en sciences humaines sont mis en valeur à travers un grand livre constitué des travaux qu'ils ont réalisés, présentés par thèmes.

 

visites culturelles

"Terre de glace"

Notre mot favori là-bas ? "Waow !!"

Eh oui, tout est Waow en Islande, le paysage enneigé, les terres volcaniques, les geysers, les cascades,... Mais aussi l'école qui nous a accueillies, les collègues qui nous ont reçues, le batiment, les méthodes et le matériel pédagogiques (et les budgets qui vont avec), tout !

Classée au premier rang mondial de l'indice de développement humain en 2007, l'Islande a connu une crise financière internationale et l'effondrement de son système bancaire en octobre 2008. C'est devenu le pays le plus endetté de la planète créant une grave crise politique et sociale. La fronde populaire pour ne pas rembourser la dette prend de l'ampleur et se solde par la démission du gouvernement de Geir Haarde. Cependant, le pays est parvenu à stabiliser la couronne en réorganisant son secteur bancaire (3 des plus grandes banques sont nationalisées), en mettant en place un contrôle des changes, en réduisant drastiquement le déficit et en diversifiant l'économie. On voit encore l'implication de la population dans la démission du premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson suite à l'affaire des "Panama papers".  (wikipedia ; Le Routard)

 

Grades 4 à 6 :

- 8 h 10 – 9h 45 cours

- 9 h 45-10 h goûter

- 10 h - 10 h 25 récréation

- 10 h 25 - 11 h 50 cours

- 11 h 50 – 12 h 10 repas

- 12 h 10 - 12 h 40 récréation 

- 12 h 40 - 13 h 50 cours

 

Les récréations durent 25 minutes et sont surveillées par les assistants. Elles sont décalées en fonctions des niveaux de classes. Les enseignants surveillent une fois par semaine le repas du midi, s'ils surveillent une récréation, ils sont payés en plus.

La lutte contre l'échec scolaire et la gestion de l'hétérogénéité est facilitée par certains éléments sur lesquels nous ne pouvons pas intervenir en France, mais nous voulons tout de même les indiquer car nous pensons qu'ils sont très importants :

- Le nombre d'adultes par classe permet de travailler par groupes de12 à 15 élèves et donc d'aller voir les élèves en difficulté. De plus, les élèves avec des troubles du comportement sont régulièrement pris en charge par un adulte spécialisé qui les accompagne et peut adapter le travail.

- Les professeurs des écoles islandais ont beaucoup plus de temps que les professeurs des écoles français pour préparer leurs cours, faire des recherches, et travailler en équipe.

- Les objectifs sont plus simples, les notions à étudier moins nombreuses, et certains apprentissages reculés d'un an ou deux par rapport aux programmes français, ce qui permet à un plus grand nombre d'élèves d'acquérir les notions demandées, de ne pas perdre confiance en soi et de rester serein en classe.

Cette fois on a plutôt ciblé la visite les incroyables paysages plutôt que les musées.

Le dimanche nous avons pu faire une première découverte lors d'un tour organisé. Ce fut dense mais impressionnant.

Nous avons d'abord vu "the Greenhouse Friedheimar farm" et ses serres où sont cultivés tomates, concombres et poivrons grâce à la chaleur des sources chaudes. Mais tout est artificiel: lumière projetée pour parer au manque de soleil, ruches de bourdons pour assurer la pollinisation. Nous sommes restées sceptiques quant au goût des tomates.

Puis on en a pris plein les yeux à Geysir. C'est de là que vient le mot geyser. C'est un conduit souterrain terminé par un petit cratère. Il contient de l'eau chauffée et sous pression qui jaillit à la surface. Près de ce geyser il y a aussi des mares bouillonnantes étalant des couleurs surprenantes.

A quelques kilomètres nous nous sommes extasiées devant les chutes d'eau de Gulfoss qui dégringolent en paliers avant de plonger dans une sorte de grand canyon.

Enfin nous avons fait une dernière escale à Pingvellir ("plaine du parlement" en français). C'est un parc national classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. S'y étend un grand lac attirant les oies et les canards sauvages.

C'est aussi un haut lieu historique où entre le 10è et 13è siècle, les chefs des clans se retrouvaient  une fois par an pour régler des conflits et édicter des lois, sorte de session parlementaire, le 1er en Europe. Cet endroit reste symbolique: c'est là que fut proclamée l'indépendance en 1944.

Organisation matérielle des classes

Les classes sont très grandes, organisées en plusieurs espaces, avec de petites salles attenantes. Chaque espace dispose d'un support : un TBI avec visualiseur (c'est à dire une caméra sous laquelle on peut glisser un manuel, un exercice, un modèle et qui retransmet l'image sur l'écran) dans l'espace qui peut accueillir tout le groupe-classe et des tableaux mobiles dans les autres espaces.

L'espace de regroupement : les tables sont disposées en un grand U avec des banquettes au centre.

Les espaces ateliers : les tables sont en ilots.

Ils modifient facilement ces dispositions en fonction des besoins de la séance, d'autant facilement qu'il  n'y a pas de place attitrée et que l'espace est grand.

Les chaises sont ergonomiques, à roulettes, et réglables.

 

Chaque enseignant dispose de son bureau dans la classe.

 

Chaque élève dispose d'un casier tiroir où il trouve ses cahiers, fichiers, trousse (papier crayon et crayons de couleur) et d'un casier pour y ranger son cartable.

De nombreux placards, de nombreux casiers à roulettes (style IKEA), des boites permettent un rangement ordonné, efficace, pratique, harmonieux de tout le matériel nécessaire à la classe. (Une des devises de l'école est « tout objet a sa place étiquetée et toute place a son objet! »)

Affichages : le programme du cycle ou de l'année est clairement affiché (c'est un des principes fondamentaux de l'école) Sur une liste affichée, une grande fleur indique l'objectif en cours, une fleur plus petite indique les objectifs déjà vus et évalués.

Les objectifs de chaque séance sont expliqués.

Les outils sont clairement affichés, de façon cohérente car c'est le même pour toutes les classes.

Les enseignants ont accès à une imprimante couleur.

L'école finit tôt. Nous avons profité d'un après midi pour faire le tour de la péninsule de Reykjanes.

 

Elle est coupée en 2 par le rift où les plaques nord-américaine et eurasienne se séparent.

 

Nous traversons un désert de lave, puis de lave couverte de mousse, seule végétation.

 

C'est par là que ce situe le fameux "blue lagoon". Nous prenons un sentier libre d'accès pour admirer la couleur singulière de l'eau due à la présence de silice de calcaire et d'algue bleu-vert.

Nous reprenons le tour jusqu'au champ géothermique de Seltun: bassins de boue entre 80 et 100°C qui bouillonnent et dégagent une forte odeur de soufre. Là encore un paysage nu.

Pas loin le lac de Kleifartan et ses plages de sable noir: toujours désertique.

 

 

Une nuit nous nous motivons pour voir des aurores boréales près du phare de Reykjavik près de notre logement. Les conditions climatiques sont réunies: on n'est pas déçues !

L'utilisation des TICE

Chaque classe est équipée d'un TBI et d'un visualiseur : c'est une caméra connectée à l'ordinateur, sous laquelle on peut mettre différents documents comme un fichier ou un livre de lecture.... Cela permet à l'enseignante de faire une correction collective, une explication d'exercices, ou de montrer à tous les illustrations du livre lu...

Ce TBI est utilisé quotidiennement, en groupe classe pour passer les consignes par exemple, ou lors du travail par groupe (affichage du modèle...)

Le fait que les élèves aient sous les yeux le document sur lequel il doit travailler permet à chacun de se repérer facilement. L'enseignante peut ensuite modéliser plus précisément pour les élèves en difficulté.

Dans chaque classe il y a 4 ordinateurs fixes utilisés pour des exercices ou pour des moments d'autonomie.

Il y a une trentaine de tablettes pour les grades 1 à 5, avec lesquelles les élèves travaillent régulièrement : exercices, quiz (site : kahoot)...

Tout le matériel est connecté par WIFI

Notre ressenti et les changements dans nos pratiques :

 

Encore une fois : Waow !

Nous avons retiré plein d'enseignements de cette riche semaine, et plein d'idées que nous essayons peu à peu de mettre en place.

Des exemples ?

- Nous pratiquons maintenant le "outdoor education" : l'objectif est de renforcer les compétences et connaissances vues en classe par des jeux en utilisant des matériaux de la nature ou trouvés à l'extérieur (vous trouverez ICI des idées d'exercices). Nous avons invité des parents à venir voir ce que c'est et nous avons demandé aux enfants ce qu'ils en pensaient : "c'est super", "on apprend en s'amusant", "on peut bouger mais on travaille en même temps", "on touche à des choses dehors, on respire, on prend l'air !"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Nous utilisons les deux couleurs pour les corrections : ce qui est bien fait / ce qui peut être corrigé.

- Nous avons également allégé nos évaluations, en précisant des objectifs simples (nous le faisions déjà avant sous la forme : pour cette évaluation, tu dois savoir... et être capable de ...).

Certaines d'entre nous testent une méthode : "évaluer par contrat de confiance" (il est possible de trouver cette expérimentation sur "Expérithèque", site de l'Education Nationale). Cette démarche consiste à annoncer l'évaluation en début d'apprentissage, puis à faire l'évaluation collectivement en classe, en demandant aux élèves de dire ce qu'ils ont encore des difficultés à faire et à retravailler ces points, et enfin à donner l'évaluation qui est donc sans surprise.

- Nous avons adopté les Pogs !  Attention, ce n'est pas une carotte ! les Pogs sont donnés dans la classe et en dehors,

lorsque nous observons des comportements positifs. Ils soulignent l'entraide, la coopération, l'esprit citoyen.

- Nous avons commencé à fabriquer des petits livrets colorés ou des petites fabrications pour mettre en valeur le travail en sciences, histoire ou géographie. Ils permettent de revoir l'essentiel des leçons dans une présentation moins rigide que ce que nous faisions. Nous allons également par ce biais essayer de redonner le goût du soin aux élèves, faire plus de dessins, de représentations graphiques, amener les élèves à observer et reproduire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- L'an prochain, (après accord de l'inspection) nous allons nous obliger à réaliser des objets techniques, sans écrire à chaque fois des leçons complexes qui s'oublient si vite. Nous misons sur le fait que "faire" sera plus riche et aura un plus grand impact que nos leçons actuelles. Pour y arriver, nous aurons recours aux échanges de services ou au travail commun en mettant 2 classes en même temps, au travail par ateliers.

- Nous allons budgetiser l'achat de casques de chantier pour les élèves qui voudraient s'isoler

lors d'un travail par ateliers, ainsi que l'achat de visualiseurs.

- Un point spécial cantine : les élèves prennent une assiette et des couverts et font la queue. On leur sert le plat principal puis ils peuvent avoir, dans la même assiette un peu d'entrée et un fruit en dessert. Ils s'installent à une table avec leur unique assiette, mangent à leur rythme puis débarassent leur couvert et sortent. Pas d'énervement, pas de cris, pas d'agitation !!! Plus de problème de discipline à la cantine !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un bémol sur l'enseignement en Islande ?

Nous pensons (mais est-ce notre culture française qui prend le dessus ?) que les élèves n'étaient pas assez poussés dans leurs possibilités, c'est à dire  qu'ils n'étaient pas assez souvent mis en situation de recherche, de dépassement de difficultés.

A nous maintenant de réfléchir pour adapter les propositions islandaises à notre culture et à nos habitudes...

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